[PODCAST#9]>Les convictions de  Nicolas Coeckelberghs, cofondateur de BC Materials, solutions à base de terre crue pour le bâtiment !

Voici un résumé des principaux messages >

>L’entreprise BC Materials née à l’issue d’ études d’architecte à Bruxelles et d’un projet au Burundi, ou la construction optimisée avec des matériaux de proximité,

>Création d’une agence architecture BC Architects, et il y a 4 ans, de BC Materials, pour la production de solutions ou matériaux à base de terre crue

>Le secteur de la construction pollue, consomme des matières, crée des déchets

>La terre crue, un matériau écologique de par sa valeur intrinsèque : local, abondant, sain, bas carbone, recyclable à l’infini grâce à l’argile,

>BC Materials a quatre activités principales :

• La vente de matériaux terre crue
• Les services de consultance, de recherche et développement, nouveaux matériaux terre crue (caractériser les chapes, ou les terres diverses)
• Le design& prefab, des objets en terre, souvent en pisé 
• Workshops et formation, pour des architectes, entrepreneurs

>Les ventes de matériaux double chaque année en volume et maintenant dépassent les ventes des trois autres activités réunies.

> Trois grandes catégories de matériaux ou de produits :

• « Brikette » brique de terre compressée, surtout pour l’intérieur,
• « Brusselier » l’enduit d’argile, pour remplacer le plâtre et la peinture, teinté dans la masse, gamme de 4 couleurs
• « Kastar », terre à pisé, béton d’argile inspiré du Maroc, technique ancestrale/artisanale

>Trouver un juste milieu entre l’industrialisation, potentiellement démocratiser un matériau, l’offrir à tout le monde et l’artisanat :

>Le pisé, le « Kastar » ne sera jamais industrialisé, un matériau qui restera pour les artisans qui connaissent le geste.

>Les briques de terre crue ont le potentiel d’être industrialisées.

>Un travail avec des partenaires industriels pour produire les briques, pour les rendre abordables à tous

>La terre crue et ses avantages techniques :

• Une masse volumique très élevée, un peu comme le béton, presque 2000 kilos par mètre cube
• Sans toutefois utiliser d’énergie fossile ni de carbone (sauf transport local)
• Un isolant acoustique performant : parois entre deux appartements,  un mur à isoler de la rue
• Un apport d’inertie ou de masse dans un bâtiment, par exemple en complément d’une construction en structure bois (légère), en évitant le béton
• Une hydroscopie/ efficiente, absorption ou relâche d’humidité selon le climat ambiant sec ou humide
• Une ventilation naturelle efficiente

>La production de brique électrifiée (presse, mélange pour enduit), et zéro cuisson, contrairement au béton, au ciment

>L’émission carbone vient du transport, d’où la nécessité de sponsors locaux avec des usines de production/traitement des briquettes.

>Les blocs de terre, avec des argiles et des sables locaux. Le béton cuit le ciment, nécessite des adjuvants venant d’un peu partout dans le monde

>La ressource terre crue est très abondante : Comme pour la plupart des grandes villes, Bruxelles, chaque année, excave ou jette 2 millions de tonnes de terres alors que 70% n’est pas pollué ou peut être utilisé/valorisé

>Exemple d’absurdité, la pénurie du sable à béton à Dubaï qui fait venir des bateaux de sable du Canada pour son béton ; nous pouvons éviter ça avec la terre crue qui est sableuse en local

>Chaque année, 37 millions de tonnes de terre excavées en Belgique, 2 millions à Bruxelles, 20 millions à Paris …

>Concernant le prix :

• Le pisé reste un matériau qui coûte très cher et très beau
• Les briques (ou plutôt blocs pour façade et murs porteurs par remplissage) initialement vendues environ à 400 € le mètre cube, et aujourd’hui 200€ grâce aux partenaires industriels, et bientôt moins cher car aucune cuisson

>Les concurrents (blocs béton ou terre cuite) sont aujourd’hui à peu près à 150 € du mètre cube

>L’inconvénient du produit terre crue : comme pour une plaque de plâtre, le bloc ne doit jamais être en contact avec de l’eau stagnante, et donc éviter les façades

>La terre cuite marche pour les petites structures, et doit s’hybrider avec les autres types dematériaux (métal, bois, béton) pour les grandes structures

>La concurrence : les blocs industriels de chaux sable industriels, + écologiques que le ciment mais moins local et donc davantage d’émissions carbone que la terre cuite  

>La filière terre crue ne doit pas exporter loin pour rester écologique : mise en place de partenariats locaux

>Une part de marché territorial : L’entreprise Cycle Terre en France ; Terrabloc en Suisse; Terra Fino en Hollande …

>Pour le maçon, un bloc de terre crue, un bloc de béton, un bloc de terre cuite, c’est à peu près la même chose. Simplement le stockage des palettes est un peu différent.

>L’entreprise BC :

+Une famille avec BC Architects and Studies + BC Materials

+BC Materials, 4 co-fondateurs. 7 personnes basées à Bruxelles

+BC Architects, une agence architecture : 14 personnes travaillant sur l’Europe

>L’écosystème : Bruxelles ou la Flandre sont prête à investir dans des entreprises, dans un entrepreneuriat circulaire ; beaucoup de projets phares dans un contexte de forte demande

>Les obstacles : avoir des prix compétitifs pour pouvoir vraiment mettre en place ces projets ; d’où, les partenaires industriels permettant de baisser les prix

> Baisser les prix est un challenge. A la façon de David et Goliath, se battre contre les lobbies du ciment type LafargeHolcim ; attention à la tentation de la facilité des matériaux conventionnels moins écologiques

>Le plan futur :

• La mise en place du partenariat industriel
• Le développement de nos équipes
• Se focaliser sur le marketing, faire connaitre et la sensibilisation des matériaux écologiques,
• La recherche et développement
• Une décentralisation de la production plus locale des blocs
• La construction un bâtiment sur un site du port de Bruxelles pour une concession de 30 ans avec d’autres entreprises circulaires, notamment Natura Mater, un atelier de ville d’expérimentation sur la construction circulaire.
• Une levée de fonds encore en discussion – un développement plutôt organique

>Un ou 2 entreprises inspirantes :

+ Sonian Woods : récupération des bois coupés pour une transformation/utilisation locale ; éviter l’export en Chine !

+ Democo : l’entreprise de construction développement une économie circulaire au sein de son groupe, au travers ses différents chantiers, une équipe dédiée

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