> Les crises de l’eau en France et dans le monde d’après Emma Haziza, hydrologue

Les scientifiques ont généralement un discours sincère sur les problèmes à résoudre ou les solutions potentielles. Dans le podcast ‘sismisque’, les crises de l’eau en France et dans le monde sont expliquées par Emma Haziza, hydroloque et Fondatrice de Mayane, un centre de recherche sur la résilience des territoires.

crises de l’eau - En France et dans le monde

Les crises de l’eau en France et dans le monde, voici les principaux messages résumés ici >

+ L’eau douce (non-salée) qui est consommable par la nature, l’homme, et l’agriculture représente 2% de l’eau sur terre, les eaux souterraines à 1.1% , les océans à 97%

+ Surtout l’eau des rivières et des sols, la seule directement accessible à l’homme, représente seulement 0,00012% de l’eau sur terre : un goutte d’eau !

+ L’eau de nos sols se renouvelle seulement par la pluie, dont 2/3 repart par condensation, 1/3 reste sur le continent : 20% de rivières, 9% infiltrée dans les sols (les nappes)

+ L’eau, c’est la vie bien sûr, c’est surtout se nourrir : l’agriculture 1er utilisateur, vient ensuite l’industrie, les énergies (toutes à part l’éolien), notamment le nucléaire

+ Sur le dernier siécle, une multiplication par 3 de la population mondiale et par 6 de la consommation en eau : début 20ème siècle, 2Mds personnes pour 600Mds M3 d’eau consommée à aujourd’hui 6Mds de personnes pour 3800Mds M3 d’eau consommée

+ L’homme s’est historiquement organisé autour de l’eau, des fleuves aux aqueducs à la récupération d’eau de pluie, aujourd’hui se préoccupant de l’accès à l’eau après son installation sur un territoire (exemple : projet fou de remorquage d’icebergs vers l’Arabie saoudite)

+ La répartition de l’eau est très inégale dans le monde : 60% de l’eau chez les 9 pays ou ‘géants de l’eau’, en Amérique du nord (US, Canada),  Amérique du Sud (Pérou, Brésil, Colombie, Russie avec son lac Baïkal 20% sur l’eau libre à la surface sur terre), la Chine, l’Inde

+ Hors l’eau virtuelle, ne se voyant pas car utilisée ailleurs qu’à sa source représente 90% de la consommation

+ Une constatation aujourd’hui, avant inimaginable, de nouvelles et premières sècheresses même chez les géants de l’eau, notamment au Canada ou Brésil

+ La Californie, 1er état exportateur agricole et fournissant 80% de l’assiette américaine, constate une pénurie d’eau notamment dans la Sierra Nevada > un énorme nouveau concurrent sur l’eau

+ 1 kilo calorie de nourriture nécessite 1 litre eau, 3000 litres eau par personne par jour, le seuil en dessous duquel un pays doit importer

+ La viande la clé de voute de la question de l’eau : 5 à 20 fois plus eau nécessaire pour une calorie animale qu’une calorie végétale, hors la consommation de viande augmente

+ « Le vrai problème n’est pas les assoiffés mais les affamés »

+ De nouvelles sècheresses d’un nouveau type chaque année – chaque année, c’est l’année la plus chaude

+ En France, 90% des départements déjà atteints de sècheresses, et ce malgré une côte atlantique permettant un cycle de l’eau intérieur des terres

+ Les canicules ont un effet sèche-cheveux ; les pluies ne compensent pas malgré une perception contraire du public

+ La France, historiquement une ceinture entre l’Europe du nord humide et l’Europe du sud aride, se déplace plus au nord

+ De nouveaux marqueurs sur les inondations, des températures et des évènements hydriques hors normes (doublement à 500 litres / m2) ; exemple des 3 vallées dans les alpes maritimes, avec une accélération des crues éclairs

+ La Californie : la fin d’un système avec des sols s’effondrant de 30 cm par an

+ Madagascar : 500 mille personnes concernées par la pénurie d’eau, provoquant une problème politique/social (vol de bétail)

+ La gestion du territoire est clé dans l’accès à l’eau

+ 2050 : manque d’eau pour assurer la composition actuelle de nos assiettes

+ L’eau est le 1er gaz à effet serre (naturel) avant le Co2 : par le cercle vicieux de l’augmentation des températures provoquant davantage d’évaporation ou de précipitations

+ L’eau définit la géopolitique / migrations, guerre entre états, guerres civiles (Madagascar) ; exemple de l’Egypte face à l’eau disponible en Ethiopie plus faible militairement

+ L’eau permet aussi notre mode de vie ; exemple de Taiwan, 1er producteur de semiconducteur (smartphone) nécessitant 157 mille tonnes d‘eau par jour, a vu sa production troublée par son manque eau

+  En Chine : sècheresse et effondrement de la ressource eau provoquant fermeture d’usines

+  Tensions sur l’or bleu (l’eau) : ça arrive en Europe (Espagne) ; au Proche Orient, les fleuves du Tigre et l’Euphrate comme source en Turquie en aval et alimentant de la Syrie et de l’Irak ; La Chine s’oppose au Laos et au Vietnam au sujet du fleuve le Mékong

+ Europe : sécheresse au-delà de ce qui était prévu par le GIEC ; non seulement en Méditerranée, mais aussi en Belgique de manière improbable ; de nouveaux feux de champs en Picardie ; de nouvelles chaleurs en Scandinavie

+ Hors les nouveaux territoires touchés au Nord ne sont pas prêts (comme en Méditerranée) ; nouvelles questions sur la préparation et l’adaptation de la sécurité civile à gérer ces nouvelles crises

+ Sur-pompage des eaux souterraines mondiales qui a doublé ces 50 dernières années > les nappes s’appauvrissent partout, hors les nappes sont déjà rares (9% de l’eau douce)

+ Exemple du Bengladesh, son pompage excessivement profond des nappes, leur contamination (arsenic) provoquant décès massif ou une alerte sanitaire

+ Le monde oublie que les nappes sont aussi supposées alimenter les rivières notamment celles dépourvues de pluie

+ Le cercle vicieux des bassines géantes en pvc en France (récupération d’eau de pluie): une eau prélevable en temps sec permis par la règlementation, mais un trop plein d’eau l’hiver, 40% évaporé, non-renouvellement des nappes

+ La Californie, 1er état exportateur agricole aussi vers le monde va dans le mur : pompage excessif/profond, sans laisser la ressource se renouveler, toujours aucune limite pour les agricultures (les restrictions existent en France) tout en restreignant l’eau des villes ou de la population

+ «  Il faut penser climat en regardant la tête en bas et non la tête en haut comme actuellement » les sols sont essentielles

+  Assèchement des rivières et des nappes, manque de matières organiques dans les sols, des sols lessivés par des pluies diluviennes prenant les axes des tracteurs, hors sols

+ Des pluies diluviennes  80mm d’eau/heure, aussi en France comme à Agen ou Reims

+ Des solutions comme le transfert d’eau (venant du Canada pour la Californie), le dessalement, la réutilisation des eaux dans le cycle

+ Tout miser sur le dessalement (osmose inverse ou évaporation), cher aujourd’hui mais offrant des nouveaux possibles, notamment la distillation d’eau par l’énergie solaire dont dispose la Californie, une zone chaude ; Exemple de l’Israël et son agriculture avec eau saumâtre

+ L’inadaptation des pays ou territoires pose la question de leur résilience – le choc de nouvelles sécheresses/inondations au Brésil, Belgique, Allemagne

+ Une marchandisation inquiétante de l’Eau :

+ La quantité d’eau sur terre ne change pas, mais davantage d’eau précipitable est un problème : L’eau n’est plus sur terre de par son forage pour se retrouver dans les océans (30% de la montée des eaux) s’ajoutant à la fonte des glaciers

+ Le dessalement permet de retrouver l’eau qui manque sur le continent

+ L’achat des terres avec de l’eau par des pays (la Chine) vers d’autres

+ La valeur des terres résilientes sur l’eau : une indexation sur ce critère est souhaitable

+ L’eau en bourse aux US : une monétisation de la valeur de l’eau est inquiétante

+ La France et ses 4 climats, notamment océanique permettant une bonne recharge des nappes, n’a pas une habitude de pénurie d’eau

+  Hors le problème de « continentalité » se pose : pluie à l’Est permis pas les vents ; exemple : sur une même latitude, Brésil humide vs Namibie désert grâce aux vents amenant les pluies coté terre

+   Le changement climatique, changement des vents provoque les sécheresses : la compréhension du problème (de continentalité) demande une vue transverse

+ Energie France : les centrales nucléaires ont manqué d’eau provoquant risque de fermeture

+ La sécheresse n’est pas traitée en France ; les divers comités ou les COPS ne servent pas

+ L’inondation est mieux traitée : aménagement des vulnérabilités dans la construction, l’urbanisme, une avance mondiale

+ La solution majeure de l’agriculture au problème de l’eau: les sols appauvris ne permettent pas d’absorber l’eau, l’agroforesterie marche comme travailler l’adaptations des sols, des villes, des bâtiments, des modes de consommations

+ Le Grenelle de l’agriculture est fait dans son coin, prônant les bassines en pvc, au chlore et polluantes ; c’est alarmant

+ La solution est dans l’assiette car les modes de consommations sont terribles/à changer: les consommateurs peuvent choisir en fonction de l’impact sur l’eau,  évitant pénurie, l’eau étant une solution bas carbone

+ La COP est un grand spectacle : rien ne bouge, aucun impact concret, un problème sociétal

+ L’espoir est de traiter le problème de compréhension du public : parler de 1.5 dégrée n’est pas compris, voir apprécié par le grand public ; le référentiel est trop scientifique ; il suffit de parler simple / imagé

+ Si le public comprend l’impact de ses modes de consommation, nous nous en sortirons

Emma Haziza, Docteur de l’Ecole des Mines de Paris, hydrologue et experte dans le développement de stratégies pour la résilience des territoires face au risque inondation, Enseignante durant + de 10 ans dans les principaux master et écoles d’ingénieurs sur la gestion du risque inondation en France, Conférencière internationale depuis 15 ans sur inondation et adaptation au changement climatique en France ; Fondatrice en 2010 de Mayane, un centre de recherche-action pluridisciplinaire visant à apporter des solutions pour accroître les résiliences et capacités d’adaptation des territoires, et Fondatrice de Mayane Association, une association loi 1901 dédiée à la sensibilisation des enfants dans les écoles au risque inondation, sècheresses, économie d’eau et à l’adaptation face au changement climatique.

Les Génies de la Planète (@geniesplanete ou www.geniesdelaplanete.com), ou l’écologie par les créateurs de solutions propres, est un blog + podcast résumant les principales idées ou solutions propres de ces génies, scientifiques ou entrepreneurs, œuvrant pour la préservation écologique de notre planète

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