Jean Marc Jancovici semble souvent cité ou écouté en ce moment, y compris par nos politiques, sur la question de l’Energie ou son impact sur le réchauffement climatique.
Et c’est en écoutant ce podcast Thinkerview dans une interview conjointe avec Philippe Bihouix un autre spécialiste des questions environnementales que nous pouvons commencer à nous familiariser avec sa pensée ou ses préconisations
Les principales idées de Jean Marc Jancovici sur la transition écologique idées résumées ici >
+ La rareté grandissante des ressources notamment naturelles est observée, pas nécessairement exprimée par l’inflation mais par l’augmentation du cout marginal unitaire d’extraction
+ Nos gouvernements sont organisés en « silo », ce qui ne permet pas de gérer la rareté des ressources mettant ces silos et ces gouvernants en contradiction
+ Nous vivons dans un monde de plus en plus complexe et spécialisé, ce monde dont la compréhension échappe à nos politiques comme à tout à chacun
+ Le choix fondamental est étique, attendre la pénurie ou se mettre au régime tout de suite
+ La solidarité intergénérationnelle est compliquée à mettre en place
+ Que faire de notre rivalité mimétique (je veux la même voiture que mon voisin), et du rapport ressources bonheur de nos activités, un choix est à faire
+ Passé un certain niveau, notre bonheur est décorrélé du PIB
+ Nous faisons face à l’idée de la ‘shifting baseline’, plus simplement il nous en faut toujours plus !
+ Le déclin des fossiles est à noter depuis 2006, courte rémission vers 2015 mais ca ne doit pas durer
+ Il faut s’attendre à une contraction du pouvoir d’achat matériel
+ Le pouvoir d’achat s’est effectivement accru grâce à la croissance de notre parc de machines, et donc de notre production d’énergie
+ Lors des dernières crises économiques comme 2008, les pays les plus affectés économiquement ont été ceux qui dépendent fortement des sources extérieures de pétrole (Grèce, Portugal, Espagne…)
+ Aujourd’hui, il est moins facile d’avoir des m2, donc développement de la colocation / coliving
+ Il est moins facile d’avoir une voiture, donc développement de l’autopartage, etc..
+ L’abondance énergétique qui nous permettait de s’occuper de personnes non productives (retraités…) est en train de disparaitre
+ Il s’agit donc de gérer aujourd’hui la transition en décroissance
+ Nous aurons à faire face à l’inflation ou aux défauts des états ou entreprises
+ Avec la création monétaire massive actuelle, nous avons une inflation sur les actifs
+ Plus on tarde à gérer cette transition, plus cela sera compliqué de gérer l’effet ciseau et ses conséquences, notamment les défauts éventuels des états, perte de pouvoir d’achat matériel, migration ‘climatique’…
+ La décroissance énergétique nous mène-t-elle obligatoirement vers une baisse de notre niveau de vie ? Une voiture à service équivalent ne peut-elle pas consommer de moins en moins ?
+ Il faut raisonner système, soit accepter l’inflation ou bien une décroissance des prix, des revenus et donc des jobs; un nouveau chantier économique s’ouvre devant nous
+ Les révolutions récentes (printemps arabes) sont directement liées à un effet ciseau énergie-climat, conjonction de l’évolution des prix du pétrole et des céréales
+ Philippe Bijouix précise que les pays développés sont moins à risque compte tenu des sources d’économies alimentaires possibles, notamment la réduction possible des 30% de denrées alimentaires jetées, la réduction possible de la consommation de viande, ou la priorisation possible en fléchant les usages
+ A noter que les commerces de proximité sont une source de résilience, a contrario des larges shopping center qui sont toujours en développement
A noter ici que Jean Marc Jancovici est pronucléaire >
+ Le nucléaire peut être un amortisseur de la décroissance
+ L’enfouissement des déchets nucléaires ne l’empêche pas de dormir
+ Le nucléaire est pour lui assez ‘low-tech’ par rapport aux énergies renouvelables et donc maitrisable
+ Les risques lui sont moins importants que pour la voiture ou la cigarette ou les mines de charbons
+ La nature a repris ses droits après l’accident de Tchernobyl, sa population n’ayant pas montré de surplus de cancers
+ L’accident de Fukushima ne lui semble pas montrer de conséquences sanitaires
+ Les travailleurs du nucléaire sont en meilleure santé que la population française dans son ensemble car ils sont notamment mieux suivis
+ Les 20 tonnes déchets nucléaires sont bien moins inquiétants que les 50 mille tonnes de produits phytosanitaires évacuées dans la nature tous les ans
+ Dans la gestion des priorités, le nucléaire lui semble très bas dans l’échelle des risques – il ne comprend donc pas cette peur qui s’est installée autour du nucléaire.
+ Tout programme infrastructure fortement capitalistique nécessite l’intervention de l’état compte tenu de ses plus faibles rendements
Philippe Bihouix semble plus réservé sur la question du nucléaire >
+ Le caractère non renouvelable du nucléaire dû à sa dépendance aux matière premières (Cobalt…)
+ Son potentiel manque de résilience dans un monde à risque de se déstabiliser, problématique d’un refroidissement perpétuel nécessaire
+ Délitement de la compétence organisationnelle sur le nucléaire en France, et le manque d’intérêt de la nouvelle génération; globalement il y a un problème de capacité industrielle
Jean-Marc Jancovici, né le 13 février 1962, est un ingénieur, enseignant et conférencier français. Ingénieur de l’École polytechnique, diplômé de l’École nationale supérieure des télécommunications, il est le créateur du bilan carbone qu’il a développé au sein de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME). Il a cofondé en 2007 avec Alain Grandjean Carbone 4, un cabinet de conseil qui vend des bilans carbone aux entreprises, ainsi que l’association The Shift Project en 2010. Depuis 2008, il est enseignant vacataire à l’École nationale supérieure des mines de Paris. Connu pour ses conférences de sensibilisation et de vulgarisation sur les thèmes du réchauffement climatique et de l’énergie, il bénéficie d’une notoriété croissante à partir des années 2010.
Philippe Bihouix, né le 17 novembre 1971, est ingénieur centralien, auteur d’essais sur les questions environnementales. Spécialiste de l’épuisement des ressources minérales et promoteur des low-tech. Il est membre du conseil d’administration de l’Institut Momentum. En décembre 2019, il est nommé directeur général adjoint de AREP, filiale de la SNCF.
Les Génies de la Planète (@geniesplanete ou www.geniesdelaplanete.com), ou l’écologie par les créateurs de solutions propres, est un blog + podcast résumant les principales idées ou solutions propres de ces génies, scientifiques ou entrepreneurs, œuvrant pour la préservation écologique de notre planète
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